Portraits by Truman Capote

Portraits by Truman Capote

Auteur:Truman Capote [Capote, Truman]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2015-07-01T15:23:29+00:00


CECIL BEATON

1969, première publication aux États-Unis.

1977, traduction française par Jean Malignon, sous le titre «Beaton ou Des images sans âge».

Intituler un livre The Best of Beaton 8 c’est assez accrocheur, mais inexact ; à moins qu’un livre unique puisse contenir de bons spécimens des multiples facettes de Beaton : ses décors de théâtre, ses maquettes de costumes, ses croquis et peintures, des reproductions de certaines pages de ses très remarquables journaux et au moins quelques échantillons pris en sténo de son art de la conversation, car c’est sans aucun doute un des rares survivants en ce domaine de plus en plus abandonné.

Je soupçonne Beaton - sans en être sûr, ne lui ayant jamais posé la question - de préférer que l’on retienne de lui tous ses talents sauf celui de photographe ; phénomène habituel chez les artistes qui cultivent de multiples dons : c’est bien souvent le plus original qu’ils se plaisent à tenir pour négligeable. On pourrait dire que les talents de Beaton ne gravitaient autour d’aucun centre jusqu’au jour où - jeune homme plus ambitieux que sensé, mais déjà très sensible -, il commença à se servir d’une chambre noire. Et, curieusement, c’est l’objectif de son appareil qui libéra les ressorts les plus subtils de sa créativité.

Or, pour brillantes et averties que soient ses autres muses, c’est bien en tant que photographe que l’importance culturelle de Beaton se manifeste ; et non seulement par le mérite en soi de son œuvre, mais par l’influence qu’elle exerce sur les meilleurs de ses confrères des deux dernières générations. Peu importe qu’ils le reconnaissent, ou qu’ils en aient même conscience, il n’en est presque pas un seul parmi eux, et j’entends parmi les meilleurs de tous les pays, qui ne soit redevable en quelque mesure à Cecil Beaton. Pourquoi ? Regardez ses photos. Les toutes premières, même, laissent présager leur influence future sur une multitude d’artistes. Par exemple les portraits de lady Oxford et d’Edith Sitwell qui remontent aux années vingt. Personne avant lui n’avait vraiment photographié les visages ainsi ; entourés d’un tel décor stylisé, néoromantique (fibre de verre, statues masquées, moules à pâtisserie, costumes extravagants : multiples accessoires de son surréalisme personnel) ou n’avait usé pour les éclairer de cette luminosité laquée. Le fait est là, ces portraits n’ont jamais «daté» ; pas même, techniquement parlant, ce qu’on appelle les photos de mode. (L’attitude des photographes vis-à-vis des photos de mode et la place qu’elles prennent dans leur carrière est chose ambiguë ; à l’exception de Cartier-Bresson, homme indépendant quant à ses moyens d’existence, je ne peux pas citer, là, tout de suite, un seul photographe professionnel qui ait jamais refusé de travailler pour les magazines de mode ou les agences de publicité. Et pourquoi refuseraient-ils ? Quoi de mieux pour discipliner l’artiste et éperonner son invention ? Beaton, comme tant d’autres, doit un grand nombre de ses œuvres les plus réussies aux contraintes imposées par des facteurs purement commerciaux. Mais il n’apparaît pas que la race des photographes



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